Michel Scotto Animateur pastoral |
Au sein de l’Education Nationale, l’Enseignement Catholique possède un caractère propre. Son projet éducatif met notamment en avant la référence à l’Evangile. Pourquoi un tel attachement ? Que peut-on attendre encore au 21ème siècle d’un Evangile écrit à l’aube de notre ère ? L’éducation est une mission difficile. Nous en faisons tous l’expérience: « Pour faire un homme, mon Dieu que c’est long… ». Il y a tant à apprendre, à comprendre, à mettre en œuvre ! Le champ est immense et l’avenir parfois si incertain ! En même temps que l’éducation doit former l’intelligence de nos enfants, nous sommes convaincus que l’enjeu se joue aussi dans leur cœur, dans leur façon de vivre avec les autres. Réussir sa vie ce n’est pas seulement avoir de bonnes notes et une bonne situation, c’est aussi, se construire personnellement en pouvant s’appuyer sur des convictions et des valeurs fortes. |
L’Evangile nous invite à prendre en compte ces réalités. Le Christ se présente comme un maître de sagesse, cette sagesse sur laquelle notre Occident s’est construit depuis maintenant 2000 ans et qui est à l’origine de notre vie aujourd’hui. Ce qui fait la puissance de l’Evangile, c’est une parole pour les hommes, au service des hommes, qui ne présente pas seulement un chemin qui entraîne les hommes vers Dieu mais aussi un chemin qui conduit les hommes vers les hommes. L’Evangile parle du «Ciel» certes mais aussi de la terre et de la construction de la vie humaine. L’Evangile parle non seulement de la vie éternelle mais aussi de la recherche du bonheur dans la vie humaine. Il nous propose de bâtir notre existence sur les vraies valeurs: la vie intérieure, le respect de la personne, la solidarité, l’amour, l’espérance… Il nous invite à éviter les pièges de l’égoïsme, du repli sur soi, d’une recherche exagérée de l’argent, de l’oubli des autres. L’Evangile nous apprend ni plus ni moins à construire la société en reconnaissant la place de chacun, en humanisant les relations des hommes. Il remplit les coeurs d’un souffle qui vient d’ailleurs… C’est à cette source que nous nous proposons de revenir sans cesse pour en vivre de plus en plus et pour la proposer à ceux qui nous sont confiés. Voilà le sens de l’engagement de l’Institut de l’Assomption au sein de l’Enseignement Catholique. Il y a quelques mois, à l’occasion de notre célébration de l’Epiphanie, nous avons pu entendre quelques prières que des élèves du collège avaient bien voulu nous proposer. Nous en avons ici retenu trois parmi tant d’autres. Nous n’avons rien changé: elles sont telles que les jeunes les ont formulées. «Seigneur, je t’ouvre mon coeur pour que tu puisses comprendre et connaître mon amour pour ceux que j’aime. Je te demande de veiller sur ma famille, mes amis, les gens que j’aime et que je côtoie. Mais aussi sur ceux que je ne connais pas. Je prie pour que le monde soit rempli de ton amour et que cet amour nous aide les uns envers les autres. Puisse ma prière être entendue là-haut, au paradis. Merci pour ton écoute.» «Reste avec nous, ne nous délaisse pas. Pardonne-nous pour tous nos péchés. Aide-nous à devenir une ‘bonne personne’, à contrôler nos mauvais sentiments. Aide les gens différents à s’accepter et à s’aimer. Aide-nous à vivre sans remords parce qu’on a qu’une seule vie et tant de choses à accomplir, tant de gens à aimer, d’avenir à préparer et notre vie à construire. Parce que tu es la vie tout simplement. Fais de ta présence un soulagement pour tous les fardeaux que l’on porte sur notre dos. Allume pour nous la lumière; que nous puissions sortir du néant qui nous sépare de toi.» «Je sais que, rarement, je prie pour dire des choses normales, que tout le monde peut souhaiter, mais jamais je n’ai pensé que quelqu’un allait le lire. Ce que j’aurais voulu, c’est entrevoir tes yeux, toucher ton visage, sentir ton souffle. Je sais que c’est impossible, pourtant, je veux y croire. Croire en toi, croire en ton amour. Je ne vois pas souvent ceux que j’aime, ils sont trop loin ou ils ont un empêchement. Parfois, je voudrais dire « je t’aime » à une personne qui compte pour moi mais je ne trouve pas de force. Je me dis « lance-toi! » et je reste là, j’attends que le temps passe. Alors voilà, ce que j’aimerais, c’est que le jour où je vais m’éteindre, je brille à tes côtés et que je puisse te toucher. Que là-haut, lorsque je te verrai, je te dise de tout mon coeur “Merci”.» |